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Les étendards dans la messe : à quoi servent-ils vraiment ?

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Dans les processions religieuses, on retrouve parfois des bannières et des étendards portés par des scouts, des confréries ou des laïcs. Leur présence peut intriguer et pour cause ; leurs couleurs et leur mouvement ajoutent une note de fraîcheur à une procession d’entrée que l’on connaît bien. Mais ces étoffes ne sont pas là par hasard. Derrière ces morceaux de tissu se cache une véritable signification spirituelle et communautaire. Les étendards représentent des communautés, c’est à dire des groupes d’individus unis par une foi, une mission ou une histoire commune. Chaque bannière raconte quelque chose : celle d’un village, d’une tradition locale, d’une confrérie, d’un groupe de jeunes. Dans la procession, elles sont placées derrière la croix, jamais devant, car la croix du Christ demeure le seul et unique chemin à suivre. La procession elle-même symbolise notre pèlerinage vers le ciel : le passage de l’assemblée vers l’autel (souvent situé en hauteur) évoque la montée vers la montagn...

Un drapeau, Un symbole : Le Bhoutan 🇧🇹

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Niché au cœur de l’Himalaya, entre l’Inde et la Chine, le Bhoutan est un petit royaume montagneux d’environ 38 000 km², peuplé de près de 800 000 habitants. Isolé pendant des siècles du reste du monde, il a su préserver une culture unique où la spiritualité bouddhiste structure la vie quotidienne. Cette harmonie entre tradition, nature et foi se reflète jusque dans son drapeau, l’un des plus singuliers au monde. L’histoire du drapeau du Bhoutan est intimement liée à celle du royaume lui-même. Perché au cœur de l’Himalaya, le Bhoutan – appelé Druk Yul, « le pays du Dragon du Tonnerre » – a toujours cherché à exprimer l’équilibre entre le pouvoir royal et la spiritualité bouddhiste. Son drapeau national, parmi les plus distinctifs au monde, illustre parfaitement cette harmonie entre autorité, foi et identité culturelle. Les premières traces du drapeau national remontent à la fin des années 1940. Le roi Jigme Wangchuck souhaitait un symbole représentatif du royaume pour les re...

Non, les rameurs antiques n’étaient pas des esclaves

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Quand on imagine les galères antiques, on pense spontanément à des esclaves enchaînés, battant la rame sous les coups de fouet. Merci Astérix et Obélix. Pourtant, cette image est très éloignée de la réalité. En Grèce comme à Rome, la majorité des rameurs étaient des hommes libres, payés pour un travail difficile mais essentiel à la puissance de leur cité. À Athènes, au Ve siècle avant notre ère, la flotte représentait la véritable clé de la domination maritime. Les trières, ces longs navires, embarquaient environ 170 rameurs. La plupart étaient des thètes, la classe la plus pauvre des citoyens, trop modestes pour s’équiper en hoplites (car oui vous deviez vous payer votre cuirasse) mais désireux de participer à la défense de la cité. Pour eux, ramer offrait à la fois un revenu et une place reconnue dans la communauté civique. Leur salaire – une drachme par jour – permettait de vivre décemment, et chaque rameur avait aussi droit à sa part de butin. Un retard de solde, en revanche, pouva...

Une armée face au dilemme : le 1er régiment de France sous l’Occupation

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Quand on pense à Vichy, il faut distinguer deux périodes : celle de la Zone dite libre entre 1940 et 1942, et celle d’une administration de plus en plus réduite à un rôle fantoche, sans véritable contrôle du territoire. L’événement qui nous intéresse ici est relativement inattendu. Après l’armistice, l’Allemagne humilie la France mais lui permet de conserver la zone Sud, ses colonies et une armée limitée à 100 000 hommes. La suite est connue : le 11 novembre 1942, l’Allemagne envahit la zone libre (opération Attila) et, le 27 novembre 1942, l’armée d’armistice est dissoute. Contrairement aux unités des Forces françaises libres ou aux maquis, le 1er régiment de France n’a pas bénéficié d’une mémoire héroïque. Et pour cause, il allait à l’encontre même d’une France résistante voulue par De Gaulle. Finalement, ce régiment rappelle surtout que la guerre a souvent été une affaire de choix personnels autant que de grands engagements idéologiques.  Le 1er régiment de France illustre parfa...

L’Empire n’est pas mort en 476

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L’Empire n’est pas mort en 476 Quand on évoque la chute de l’Empire romain d’Occident, on pense souvent à  476  : la déposition du jeune  Romulus Augustule  par le chef barbare  Odoacre . Dans l’imaginaire collectif, Rome disparaît alors pour laisser place aux royaumes barbares et, en Gaule, aux Francs. Pourtant, cette vision est trompeuse : la romanité ne s’effondre pas brutalement. Elle survit, se transforme et résiste d’une manière surprenante. Pour comprendre, il faut revenir à  474 . Cette année-là,  Julius Nepos , originaire de Dalmatie, monte sur le trône. Mais l’année suivante, il est renversé par  Oreste  (ancien secrétaire d’Attila devenu général romain) et contraint à l’exil en Dalmatie. Prenant le pouvoir mais n’ayant pas assez de légitimité, Oreste installe son fils,  Romulus Augustule , à peine âgé de quinze ans, sur le trône. En  476 , Odoacre réclame le tiers de l’Italie. Oreste refuse, et Odoacre le fait exécuter av...

L'Étendard d'Ur

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  Les années 1920 marquent l’âge d’Or des découvertes archéologiques. Après la découverte en 1922 du tombeau du légendaire Toutankhamon par Howard Carter (1922), c’est une autre découverte qui va révolutionner l’archéologie :  celle de l’étendard d’Ur, dont je me plait à croire que c’était bien un drapeau comme le pensait Leonard Wooley.   L’Étendard d’Ur : Un Trésor Millénaire de la Mésopotamie Au cœur de l’ancienne Mésopotamie, la cité d’Ur, identifiée dès 1853 recelait de pièces archéologiques rares. Parmi elles, l’ Étendard d’Ur , qui demeure l’un des objets archéologiques les plus fascinants de l’histoire antique. La découverte : une aventure archéologique C’est l’archéologue britannique  Sir Leonard Woolley  qui dirigea les fouilles de la cité en deux étapes, l’une (1922) pour professionnaliser son équipe (et éviter les vols) et l’autre (1926) pour atteindre son objectif : explorer les tombes royales d’Ur, vieilles de plus de 4 000 ans. Ces sépul...

Introduction à "ADP vous raconte ses histoires"

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  Bienvenue à vous, voyageurs de la curiosité, amoureux de récits et chercheurs de symboles. Ce blog est né d’une idée simple : rassembler en un même lieu plusieurs passions, toutes reliées par un fil conducteur commun, celui du sens. Car derrière chaque passion, chaque intérêt, se cache toujours une quête : celle de comprendre le monde qui nous entoure, ses origines, ses transformations et la manière dont les hommes et les femmes ont tenté, à travers les âges, de le représenter. Parmi ces représentations, les drapeaux occupent une place toute particulière. À première vue, ils peuvent sembler n’être que des morceaux d’étoffe colorés, flottant au gré du vent. Mais en y regardant de plus près, ils sont bien plus que cela : ils sont des témoins de l’Histoire, des miroirs de l’identité, des condensés de mémoire collective. Chaque couleur, chaque symbole, chaque disposition raconte une histoire : celle d’une nation, d’un peuple, d’un mouvement ou d’une idée. En étudiant les drapeaux, on...